La ronde

Vers 21h15 le lundi gras, les baitchaiteurs rejoignent le point de départ. Le lieu de départ diffère ces dernières années. Le café du montagnard fut durant plusieurs années le lieu de départ avant de se déplacer jusqu'au feu allumé pour l'occasion vers chez "Sami", mais depuis cette année la Confrérie désire partir de l'hôtel du soleil, l'occasion de boire un dernier verre au chaud.

Le nombre de baitchaiteuses et baitchaiteurs varie selon les années et surtout selon la météo ?

En général le cortège comporte entre 50 et 100 personnes . Certains en sont à leur première ou deuxième ronde alors que d'autres reviennent pour la vingtième fois . Ils sont de tous les âges mais sont tous domiciliés au village, condition primordiale pour pouvoir participer à cette folle nuit. Toutefois au Noirmont les sommelières travaillant au village et les personnes ayant accomplies leurs écoles mais vivant à l'extérieur sont conviés a la ronde.

Sur le coup des 22h, un membre de la Confrérie donne le départ par un petit discours, et donne le premier coup de corne alors que les percussions répondent, et la ronde infernale est lancée.

Un tour d'honneur dans le centre du village est mené par la grosse tête, le drapeau ainsi que les lanternes, seul éclairage du village vu que les réverbères sont éteints. Après une petite pause goutte sur le perron du soleil, le cortège repart à la conquête d'une bouteille de vin. Lorsque que celle-ci a été trouvée c'est par un concert de remerciements que les baitchaiteurs reprennent leur route de maison en maison. C'est ainsi que le baitchai arpente l'ensemble du village où le parcours varie d'une année à l'autre, il est fixé par un vote à bulletins secrets par la Confrérie.

Certaines personnes se relèvent pour donner elles-mêmes les bouteilles mais la plupart des habitants se contentent de les laisser devant la porte bien emballées et protégées du froid.

Les bouteilles reçues sont triées par qualité et ainsi encavées jusqu'à l'année suivante. Un lot de vins est ainsi mis de coté pour les recrues et les baitchaiteurs hospitalisés.


La soupe

Après quelques pauses où l'on débouche quelques bouteilles, la halte la plus importante reste cependant celle de la soupe, vers 2h du matin. C'est la pause officielle du baitchai, celle où tous les baitchaiteurs se mettent à table.

Après un discours du président saluant les baitchaiteurs, il propose de chanter la chanson officielle du baitchai.

Ensuite le repas peut commencer, servi par les membres de la Confrérie, une soupe en général suivi selon les années de repas simple.

Mais la soupe est aussi le moment des officialités, qui débutent par la nomination des nouveaux membres de la Confrérie. Elles se poursuivent par la signature du fameux livre d'or, qui atteste la présence de chacun, année après année. Le responsable appelle d'abord, par année de naissance- 1930-1931-1950 -1984 et remonte jusqu'au plus jeune, ensuite ce dernier doit interpréter une chanson devant tout le monde, rarement très à l'aise dans cet exercice.


Les médaillés


Les tonneliers

Vient ensuite la remise des distinctions pour les années de fidélité : une médaille pour cinq participations en six ans, un tonneau pour les dix ans ensuite la Confrérie honore les personnes qui ont beaucoup oeuvrés pour baitchai. Comme le diplôme d'honneur ou le petit char qui a été confectionné il y a 4 ans par notre ami Robert. Ensuite certains batchaiteurs interprètent des chansons mythiques du baitchai tels que la tauquinnoise ou la casquette. Après les remerciements pour les personnes qui accueillent le baitchai, une partie des baitchaiteurs se prépare à continuer dans la nuit alors que d'autres préfèrent quitter là et rentrer se coucher, c'est ainsi que la soupe se termine.


Les diplômés


Journée du mardi

Après avoir parcouru la première partie du village le cortège se remet en branle de plus belle pour parcourir le reste du village aux alentours de 4h30 du matin. La récolte de vin peut continuer jusqu'au petit déjeuner, servi dans un établissement du village. Après un pause café, le baitchai s'apprête à rendre visite aux entreprises et commerçants ainsi qu'aux enfants derrières les bancs d'école. Ceci reste un moment magique, les petits nous chantent une chanson et vice versa. Un vrai plaisir de retrouver ces écoles que nous avons fréquentées durant toute notre enfance.

Concernant les usines c'est aussi un moment magnifique où le monde de la fête côtoie le monde du travail. La fatigue aidante, les éclats de rires ne manquent pas. Tout ceci marqué par des pauses café apéro cela dépend du batailleuse . Vers 13 h c'est le dîner, et ces dernières années nous allons au restaurant du cerf.

L'après midi nos baitchaiteurs rendent visite aux derniers commerçant et artisans qui n'ont pas été visités le matin et il y a un peu plus de pauses durant ce moment. Vers les 18h nos baitchateurs se rendent à la fromagerie pour un petit apéro et ensuite c'est le départ pour le Peu-Péquignot à bord de la remorque du laitier. Un dernier souper est alors pris afin de se ravitailler pour le dernier carré du baitchai. Ce repas est souvent magique car la fatigue et l'alcool aidant, les éclats de rire fusent de partout. Des chants sont aussi pris en cœur surtout les vieilles chansons de notre Renaud baitchaiteur. Bref un moment où il est difficile de partir.

Mais après un retour au village, nos batchaiteurs font un dernier tour du centre et se dirigent vers la halle de gymnastique où se déroule le bal masqué du carnaval. Nos baitchaiteurs sont accueillis par les membres de carnaval et montent sur scène en plein bal masqué pour corner un bon coup et pour chanter une dernière fois la huit, ou la treize…. Et voilà qu'un baitchai s'est déroulé en se disant baitchai n'est pas mort.


Le final...